
CHRONIQUE
100% TROPHÉES
Le buck d’Olivier Coiteux!
Samedi matin 11 novembre, ouverture de la chasse au cerf de Virginie. Je reçois un coup de fil d’Olivier Coiteux qui m’explique qu’il vient de récolter le buck d’une vie ce matin et qu’après avoir fait parvenir quelques photos à son chum Kévin Désilets, ce dernier lui a mentionné que le cerf qu’il venait d’abattre serait le plus gros qu’il avait jamais vu et lui avait conseillé de me rejoindre. Olivier me dit qu’il amène son buck chez le taxidermiste Pro-Tan en après-midi. J’ai alors décidé de rendre visite à Yannick, propriétaire de l’endroit, que je connais très bien, pour faire un premier mesurage (Green Score). Wow je ne pensais pas qu’on pouvait avoir un buck au Québec avec autant de masse (frame). Je laisse Olivier raconter l’histoire de sa récolte :

Par ANDRÉ BEAUDRY*
*L’auteur est mesureur officiel pour B&C, P&Y et NBBC

CHRONIQUE
100% TROPHÉES
Le buck d’Olivier Coiteux!
Samedi matin 11 novembre, ouverture de la chasse au cerf de Virginie. Je reçois un coup de fil d’Olivier Coiteux qui m’explique qu’il vient de récolter le buck d’une vie ce matin et qu’après avoir fait parvenir quelques photos à son chum Kévin Désilets, ce dernier lui a mentionné que le cerf qu’il venait d’abattre serait le plus gros qu’il avait jamais vu et lui avait conseillé de me rejoindre. Olivier me dit qu’il amène son buck chez le taxidermiste Pro-Tan en après-midi. J’ai alors décidé de rendre visite à Yannick, propriétaire de l’endroit, que je connais très bien, pour faire un premier mesurage (Green Score). Wow je ne pensais pas qu’on pouvait avoir un buck au Québec avec autant de masse (frame). Je laisse Olivier raconter l’histoire de sa récolte :
*Propos recueillis d’Olivier Coiteux
11 novembre 2023, jour du souvenir et le jour dont je vais me souvenir toute ma vie pour avoir récolté le buck de ma vie! Celui qui m’a fait rêver et qui m’a fait faire des cauchemars depuis maintenant 4 ans. J’ai toujours pensé que je devrais me contenter de le voir sur caméra et ainsi, après chaque saison de chasse, je laissais mes caméras en place pour espérer le revoir pour m’assurer qu’il ait pu déjouer les autres chasseurs du coin. Je savais qu’il était gros, mais aussi gros non, jamais!
Ce n’est qu’en 2020 que je me suis mis à la chasse au chevreuil. Cette année-là, j’avais un petit coin où je pouvais chasser mais ce n’était pas optimal pour essayer quelques stratégies. J’ai quand même récolté mon tout premier chevreuil à l’arbalète directement aux appâts avec quelques lignes d’odeurs d’urines. J’ai par la suite trouvé un lot dans la zone 8 où j’ai pu aller faire de la prospection. J’y ai installé quelques caméras avec des odeurs et j’ai laissé le tout tranquille 1 mois. C’est lorsque j’y suis retourné en janvier 2021 et que j’ai regardé les centaines de photos que j’avais pu capter durant le dernier mois que je me suis dit que c’était un lot très prometteur.
Lors de cette première saison sur ce nouveau lot, j’ai décidé de faire un champ nourricier directement dans le champ où rien n’avait poussé. Je n’ai pas de VTT alors j’ai dû marcher 1 mile dans le champ de maïs pour me rendre à mon spot avec râteau, pelle, pique, semences, engrais et chaux. J’y ai également installé 2 caméras cellulaires directement dans le champ. C’est le 1er juillet 2021 que l’ai vu sur mes caméras pour la première fois. Je m’en rappelle comme si c’était hier! Il était en velours et il paradait dans mon champ nourricier et s’amusait à prendre la pose devant mes caméras. Il était tout simplement magnifique, c’était le roi du spot! C’est à ce moment que je me suis rappelé que mon ami Kevin me parlait souvent de ses chevreuils avec des noms! Je me suis donc dit que je devais lui en trouver un à mon tour. Mon choix s’est arrêté sur «Kicker» à cause de ses pointes qui poussaient un peu partout. Je savais qu’il était dans le coin et c’était définitivement un chevreuil que je voulais récolter. 2021 était ma première saison de chasse complète qui s’est terminée sans avoir récolté.
En 2022, j’ai décidé de changer de stratégies et d’essayer de connaître ses déplacements. J’ai installé des caméras à de nouveaux endroits où j’ai commencé à la prendre en photo un peu plus souvent et à des heures plus intéressantes. J’étais rentré un peu plus dans le bois comme me suggérait mon ami Bruno et ça commençait à devenir de plus en plus intéressant. Je qualifie la chasse d’un gros buck mature comme une partie d’échec. C’est un jeu de stratégies et malheureusement, il y en a un des deux qui finit par commettre une erreur et l’autre en profite. J’ai donc décidé d’installer un nouveau mirador dans la forêt pour y chasser. Cependant, mon erreur en 2022, a été d’appâter à l’endroit où je chassais. Vous imaginez la suite : j’ai chassé ce tas d’appâts et bien sûr «kicker» ne s’y est jamais pointé le bout du nez. Pourtant je le voyais régulièrement, mais dans des passes naturelles et jamais aux appâts. Je commençais à connaître ses habitudes mais j’ai décidé de faire à ma tête et de chasser les carottes. Mon plus gros bonheur a été de le voir en décembre 2022 et de me dire que j’aurais peut-être ma chance en 2023.
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2023, commence avec une prospection du lot avec mon ami Bruno. Il n’arrêtait pas de me dire que je devrais chasser encore plus loin dans le bois. On a remarqué beaucoup de signes de mâles à de nouveaux endroits et j’ai donc décidé de déplacer à nouveau mes caméras et ma saline. Le 8 juin, je reçois une photo et ils étaient six mâles, mais un sortait du lot; c’était lui! Je l’ai repris à quelques reprises ensuite et une dernière fois début juillet; il n’était pas aussi régulier que les années antérieurs. Ensuite, plus de son plus d’image durant 3 mois… La catastrophe. Je le croyais mort ou simplement disparu. J’ai changé mes caméras de place 5 fois (je demeure à 1 h 30 de mon lot en voiture), rouvert mes faux grattages, mis des odeurs d’urine, et de glande pré-orbitale, mais sans succès. J’avais d’autres chevreuils intéressants et réguliers mais pas comme «Mon Target». La veille de l’ouverture, dernière visite de territoire avant la chasse à la carabine, je suis allé faire une dernière rotation de caméra, rafraichir mes faux grattages et j’y ai installé une tente en prévision des vents possibles du lendemain.
Le 11 novembre 2023, le cadran sonne à 4 h 30. Une nuit mouvementée puisque j’avais hâte d’aller chasser. Première chose que je fais en me levant est de regarder mes photos sur mon cellulaire qui ont été prises durant la nuit. Plusieurs femelles, 2 mâles sont passés dont un beau 7 pointes, mais pas de signes de Kicker. Je me dirige à mon site, y stationne ma voiture sur le bord du chemin et entame ma marche de 1,6 km pour me rendre à ma tente où j’avais décidé de chasser ce matin-là à cause des vents. Une marche lente et quelques grunt pour ne pas trop faire peur aux chevreuils présents dans le champ. J’entends des chevreuils se sauver dans le noir mais je continue ma route en gruntant.
Arrivé à ma tente, je m’installe et je fais silence radio pendant 15 minutes le temps de laisser reposer le site. Puis je commence à lancer quelques grunt, quelques bleat de femelle ainsi qu’un peu de rattling. J’attends! Je recommence une séquence et ensuite je dépose mon équipement d’appel. La journée se lève et je commence à voir mon environnement. Je prends mes jumelles et je regarde les alentours en débutant par mon site de micro-appâts. Il n’y avait rien devant donc je balayais le long du champ pour arriver à ma fenêtre de droite et c’est alors que j’ai remarqué un mâle au panache imposant.
Mais je n’avais pas encore reconnu mon Target. Je croyais même que je dormais encore et que c’était une hallucination! J’ai pris le temps de bien regarder encore et ça m’a pris un instant avant de réaliser qu’il était là, dans mon champ de maïs. J’ai pris ma carabine et je l’ai mis dans la mire. Mais comme je n’étais pas bien positionné pour prendre le tir, j’ai déposé ma carabine et repris mes jumelles pour analyser le tout. Il suivait une femelle et il avait la tête au sol, mais je le sentais un peu nerveux. Je me suis dit que j’allais attendre qu’il avance un peu pour le prendre dans ma fenêtre de tir en face de moi. Mais en même temps je me suis aussi dit «d’un coup qu’il te sente et qu’il se sauve dans le bois. Peut-être que tu n’auras plus jamais cette chance de le récolter».
J’ai donc repris ma carabine, ajusté le télescope et je me suis réinstallé dans ma petite fenêtre de droite. Je l’avais il était là et mon cœur lui voulait exploser. J’ai pris un premier tir et il est tombé directement sur place la tête bien droite. Il avait l’air paralysé des pattes arrière et il essayait de se relever. J’ai rechargé et pris un deuxième tir que j’ai manqué. J’étais tellement sous le choc de ce qui se déroulait. J’ai décidé de recharger et de prendre le temps de bien viser et cette fois boom!… Directement au cœur et il est tombé la tête au sol. C’était fait le buck de ma vie était mort et j’étais dans toutes mes émotions!
J’ai appelé mon père pour lui dire que je venais de tirer mon gros buck et que j’avais besoin de lui. Aussitôt raccroché, je me suis empressé d’aller le voir. Plus je m’approchais, plus je le trouvais imposant. Je ne réalisais pas ce qui venait de se passer et ça m’a pris deux bonnes minutes avant de mettre les mains dessus. J’étais là, devant, à le regarder de tous les angles et à me dire que c’était vraiment arrivé. Le mélange d’émotion était intense et je ne réalisais pas à ce moment-là ce qui m’était réellement arrivé. J’ai immédiatement écrit à mon ami Kevin pour lui demander des conseils pour la suite. Il m’a recommandé d’appeler un taxidermiste ainsi qu’André Beaudry pour connaître les prochaines étapes. J’ai appelé mon père pour qu’il vienne m’assister dans ce qui sera probablement le plus gros exploit et récompense de ma vie de chasseur. Une journée que je vais me souvenir toute ma vie.
Pour vous donner une idée du frame de ce chevreuil: si j’additionne la longueur des deux merrains, le résultat est 60 4/8 pouces + l’envergure intérieure de 20 0/8 pouces et les circonférences totalisant 45 5/8 pouces; le résultat est 126 1/8 pouces pour le frame seulement alors que ça prend 120 pouces pour faire Trophée-Québec. Wow, il fait Trophée-Québec seulement avec son frame et sans additionner toutes ses pointes. Le pointage final est 198 5/8 brut et 180 0/8 net ce qui en fait le nouveau numéro 3 au Québec pour un cerf typique et possiblement un des trois plus gros cerfs, sinon le plus gros récolté dans tout l’est du continent Nord-Américain pour l’année 2023.
Saviez-vous que?

Mâle chevreuil au panache exceptionnellement large (33 4/8 po) récolté par Wesley Call en 1995.
Vous avez des questions concernant le mesurage de trophées (orignal, chevreuil, ours, caribou)?
Écrivez-moi à : beaudrybuck@hotmail.com et je me ferai un plaisir d’y répondre dans une prochaine édition.